Cette collaboration exceptionnelle s’inscrit dans le cadre de l’opération « EXPERTS à l’École » pilotée par « Sciences à l’École » en partenariat avec l’Institut de Recherche Criminelle de la Gendarmerie Nationale (IRCGN).
La Gendarmerie de l’Essonne joue un rôle déterminant en proposant aux élèves un éclairage sur les métiers de la gendarmerie et une initiation pratique à la mise en évidence et à l’exploitation de traces prélevées sur une fausse scène de crime.
Le projet coordonné par deux professeures de SVT et de physique-chimie associe également une enseignante d’histoire-géographie pour la reconstitution du procès du coupable présumé, venant mettre en relief les aspects judiciaires d’une affaire criminelle.
Le projet construit au collège Jean Mermoz à Savigny-sur-Orge (académie de Versailles) exploite le potentiel de la mallette pédagogique mise à disposition de l’établissement par « Sciences à l’École ». Deux enseignantes, Mme DELORY (physique-chimie) et Mme BEN DOUA (SVT), coordonnent ce projet scientifique très ambitieux qui s’adresse à l’ensemble des élèves de troisième du collège, occupés au décryptage d’une scène de crime fictive et à l’exploitation des traces prélevées. Leur collègue Mme CHATEAUX (histoire-géographie) est associée au projet, pour la simulation d’un procès auquel les élèves prennent part activement.
Afin d’acquérir les connaissances et compétences nécessaires à l’utilisation du matériel de la mallette « EXPERTS à l’École », Mme DELORY et Mme BEN DOUA, à droite sur la photo ci-dessus, avaient participé à un stage de formation qui avait réuni 10 enseignants stagiaires et des représentants des Régions de Gendarmerie sur le site de l’IRCGN en octobre 2021 (Crédits photo : Marie-Amélie SAILLET – SIRPA Gendarmerie).
Le projet mis en place au printemps 2023 au collège Jean Mermoz est amené à être reconduit à la rentrée scolaire de septembre. Il s’est articulé autour de trois temps forts :
Étape 1 : Présentation des missions des gendarmes
La majore Dominique VERDIER (Compagnie de Gendarmerie départementale de Palaiseau – Brigade territoriale autonome d’Orsay) est venue présenter les différents métiers de la gendarmerie, offrant une mise en lumière sur les différents types d’interventions et de situations auxquels elle est confrontée. La maréchale des logis-cheffe Cassy GYSSELS, Technicienne en Identification Criminelle (TIC) au sein de la Cellule d’Identification Criminelle de l’Essonne (CIC91) basée à Évry, est venue expliquer plus spécifiquement le métier de TIC, rouage essentiel dans le mécanisme de la chaîne criminalistique.
Étape 2 : Étude de la scène de crime fictive et atelier pratique avec la gendarme TIC
En classe entière, les élèves ont décrypté la scène de crime en utilisant les moyens de protection (blouse, gants et surchaussure) mis à leur disposition. Selon leur groupe, ils ont récolté les indices, analysé au microscope les premiers indices (faux chèque et balle), reconstitué la scène de crime, analysé les trajectoires pour estimer la taille du tireur, pris des photos et répertorié les indices qu’ils ont triés selon leur catégorie.
En demi-groupe, les élèves ont ensuite analysé les indices (analyse d’un produit chimique trouvé sur la scène de crime, décryptage d’un audio récupéré sur le téléphone de la victime, analyse des groupes sanguins et analyse d’empreinte). Pour cette nouvelle journée d’intervention, la maréchale des logis-cheffe GYSSELS est venue détailler le mode opératoire, expliquant comment effectuer un prélèvement d’empreinte, comment relever les minuties… Une intervention saisissante qui a particulièrement marqué les élèves, dixit les enseignantes !
Résultats en leur possession, les élèves ont pu constituer un dossier final d’accusation étayé, détaillant scrupuleusement les éléments de preuves !
Étape 3 : Simulation de procès
Avec l’appui de sa collègue d’histoire-géographie, Alicia DELORY a mis en place un faux procès destiné à statuer sur la culpabilité de l’accusé. Un rôle a ainsi été attribué à chaque élève : un avocat de la défense, un avocat de la partie civile, un procureur, un juge, deux assesseurs, un policier, huit experts scientifiques, un huissier de justice et des jurés.
Les experts ont préparé leur texte, de même que les avocats et le procureur. Une trame de la procédure complète avait été produite par l’équipe enseignante de manière à ce que chaque élève puisse suivre au mieux les débats. Précision importante : le choix a été fait d’établir la chronologie du procès à une époque antérieure à l’abolition de la peine de mort de 1981 ; le discours historique de Robert Badinter, garde des Sceaux , ayant fait l’objet d’une étude en classe.